La lutte contre la corruption

Véritable fléau, cancer aux formes différentes, mal muet de nos sociétés, peu importe son appellation, la corruption demeure l’un des plus gros freins au développement et à la bonne gouvernance. C’est un virus qui pénètre toutes les sphères sociales et les paralyse irrémédiablement.
D’un point de vue économique, la corruption se définie comme étant un « abus de positions publiques à des fins d’enrichissement personnel ». En d’autres termes, est corrompu, toute personne qui profite de sa fonction pour s’enrichir au-delà de sa rémunération légitime. En partant de cette définition, les économistes analysent de nos jours la corruption sous l’angle de marché où se rencontrent une offre de corruption, une demande de corruption et un prix de la corruption qui est le pot-de-vin ou dessous de table.
Entre 2019 et 2021, à l’issu de la publication de l’indice de perception de la corruption par Transparency International, la Guinée a chuté de sept rang dans le classement mondial des pays les moins corrompus. De la 130 ème place, la Guinée se retrouve à la 137 ème place au niveau mondial et bien derrière au niveau continental.
Quelles sont les causes de cette corruption qui est en augmentation continue ?
De la source, la corruption naît, grandit et sévit dans l’administration, dans les entreprises et chez la majorité des citoyens Lambda. Ce fléau bien que passible de poursuites, a tendance à se normaliser en Guinée. Tout le monde a, à un moment donné été victime ou coupable de corruption ou alors témoin passif d’un acte de corruption. Plusieurs causes aussi profondes que superficielles sont à l’origine de la corruption. Ce sont entre autres :
Mauvaise gouvernance : cadre législatif flou, système judiciaire inadéquat, manque de transparence dans la gestion et de responsabilisation, manque de liberté de la presse,
Absence de toute politique anti-corruption préventive et de prise de conscience de l’importance des questions comme l’éthique professionnelle, les conflits d’intérêts (pour éviter par exemple que les personnes entrent dans les conseils municipaux pour y défendre leurs propres intérêts fonciers, entrepreneuriaux ou autres ; manque de réflexe de se “désengager” de certaines décisions), le refus des cadeaux et autres avantages qui finissent par créer des relations troubles ou mal perçues par les tiers (y compris les cadeaux de fin d’année).
Institutions faibles : fonctionnaires à forte autorité ayant peu de comptes à rendre, responsables officiels attirés par des rémunérations coupables et ayant des salaires faibles
Faibles salaires : l’administration publique de nombreux États prévoit des salaires relativement faibles pour certains de leurs agents ; typiquement les médecins, les policiers (corruption policière (en)), par exemple les douaniers sont les victimes faciles du système où la culture admet qu’il n’est pas besoin de les payer [de manière décente] étant donné qu’ils peuvent tirer un avantage occulte de leurs fonctions.
Culture administrative et corporatiste peu propice générant des craintes et qui dissuade toute dénonciation (ou simple remise en cause d’un système affecté) par les éléments intègres ou simplement désireux d’appliquer les règles existantes ; esprit de revanche du groupe et des supérieurs imposant des sanctions déguisées au lieu de valoriser l’intégrité (d’où la nécessité de véritables mesures et politiques de protection de la vie professionnelle des « lanceurs d’alerte » et éventuellement de leurs proches). L’absence de dispositifs de codes de déontologie et de prévention des conflits d’intérêt fragilise également l’intégrité professionnelle.
Aspects culturels : le développement de la corruption est quelquefois attribué partiellement à des perversions de valeurs culturelles, lorsque par exemple la notion de respect ou de soumission à l’autorité est détournée de ses objectifs13. Une étude menée en 2006 (sur un échantillon toutefois limité de 193 étudiants issus de 43 pays) semble montrer une corrélation entre la propension à offrir des pots-de-vin et le degré de corruption existant dans le pays d’origine
Véritable frein au développement, la corruption est un cancer qui gangrène les pays du monde et bien évidemment la Guinée. Parmi les conséquences de ce fléau on a entre autres :
Manque prospérité : la corruption freine la croissance économique, nuit à l’état de droit et entraîne un gaspillage de compétences et de précieuses ressources. Lorsque la corruption est omniprésente, les entreprises hésitent à investir face au coût nettement plus élevé de l’activité économique. Dans les pays corrompus qui possèdent d’abondantes ressources naturelles, la population bénéficie rarement de ces richesses.
Violation des droits : la corruption met en péril la démocratie, la gouvernance et les droits de l’homme en affaiblissant les institutions publiques sur lesquelles se fondent les sociétés justes et équitables. L’achat de voix en période électorale compromet le processus démocratique, et la justice est remise en question lorsque des délinquants peuvent acheter leur tranquillité par des pots-de-vin.

Les peuples autochtones et les femmes sont particulièrement exposés à la corruption.

En raison de leur exclusion géographique et sociale et de l’impossibilité dans laquelle ils se trouvent d’accéder à la protection juridique dont bénéficient d’autres membres de la société, leurs droits économiques, sociaux et culturels sont menacés par la corruption.
• Moins de services : la corruption détourne des fonds destinés aux services essentiels que sont notamment les soins de santé.

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